Échographie basale : comptage des follicules antraux pour déterminer la réserve ovarienne.
Le comptage des follicules antraux (CFA) est l’un des premiers tests à effectuer chez une femme qui se soumet à une étude de fertilité. Il s’agit d’une échographie transvaginale qui évalue le nombre de follicules – structures kystiques qui forment les ovules durant leur processus de maturation – que possède une femme au cours d’un cycle menstruel, ce qui est lié à la réserve ovarienne.
Índice
- 1 Qu’est-ce qu’une échographie basale ?
- 2 Que sont les follicules antraux ?
- 3 A quel moment du cycle faut-il réaliser une échographie basale pour évaluer les follicules antraux ?
- 4 Quel est la quantité normale de follicules antraux ?
- 5 Les valeurs des follicules antraux peuvent-elles varier d’un mois à l’autre ?
- 6 À quoi sert l’échographie folliculaire en temps basal, et dans quels cas est-elle indiquée ?
- 7 Le nombre de follicules antraux comme indicateur de la réserve ovarienne
- 8 Quels autres tests diagnostiques permettent d’évaluer la réserve ovarienne ?
Qu’est-ce qu’une échographie basale ?
L’échographie basale est l’évaluation de l’état de l’utérus et des ovaires au début du cycle menstruel, généralement au cours des 5 premiers jours du cycle, au moyen d’une échographie transvaginale.
Que sont les follicules antraux ?
Les follicules antraux sont des structures kystiques, c’est-à-dire contenant du liquide, qui forment des ovocytes aux premiers stades de leur maturation en réponse à la sécrétion de l’hormone folliculo-stimulante (FSH).
Au cours d’un cycle menstruel normal, un nombre variable d’ovules commencent à se développer et on peut apercevoir comme des petits kystes de 2 à 10 millimètres à l’échographie gynécologique. Par la suite, au fur et à mesure de l’avancement du cycle et généralement à partir du 8ème jour, l’un de ces follicules va dominer les autres, augmenter en taille jusqu’à 18-27 millimètres et produire l’hormone œstradiol, qui à son tour provoque la croissance de l’endomètre dans l’utérus afin d’accueillir la grossesse. Enfin, l’augmentation de l’œstradiol stimule la sécrétion de l’hormone lutéinisante (LH), qui va déclencher la rupture du follicule dominant, conduisant à l’ovulation, où l’ovule mature peut être capturé par les trompes de Fallope et fécondé par un spermatozoïde. Le follicule vide va s’effondrer pour former le corps jaune, qui produit de la progestérone pour maintenir une éventuelle grossesse, et si cela ne se produit pas, il finira par être réabsorbé et déclenchera les règles face à la chute hormonale.
Les follicules antraux qui ne sont pas arrivés à maturité seront également réabsorbés, disparaissant par un processus appelé atrésie folliculaire.
A quel moment du cycle faut-il réaliser une échographie basale pour évaluer les follicules antraux ?
En général, le meilleur moment pour les évaluer se situe entre le 2ème et le 4ème jour des saignements menstruels ; bien que certaines études aient montré qu’ils peuvent également être évalués dans la seconde moitié du cycle sans perdre leur pouvoir prédictif pour l’évaluation de la réserve ovarienne.
Quel est la quantité normale de follicules antraux ?
Comme pour la réserve ovarienne, le nombre de follicules antraux est en corrélation avec l’âge, et ce que nous considérons comme normal dépend de l’âge. Chez une femme de moins de 35 ans, on devrait voir au moins 10 follicules antraux entre les deux ovaires, et en dessous de 5-7, on considère que la réserve ovarienne est faible.
Les valeurs des follicules antraux peuvent-elles varier d’un mois à l’autre ?
Le comptage des follicules antraux en tant que test de la réserve ovarienne présente certaines limites, avec des variations entre les cycles, bien que généralement faibles, et c’est pourquoi il est souvent associé à la valeur de l’hormone antimüllérienne (AMH) qui ne connaît pas ces fluctuations. Il s’agit également d’une technique dépendant de l’opérateur, qui nécessite donc un gynécologue qualifié et un échographe à haute résolution.
À quoi sert l’échographie folliculaire en temps basal, et dans quels cas est-elle indiquée ?
L’échographie basale dans les premiers jours du cycle a une valeur pronostique dans l’infertilité. Elle nous aide à prévoir la réponse ovarienne chez les patientes qui doivent subir une stimulation ovarienne et une fécondation in vitro (FIV) ultérieure, et donc à estimer la possibilité d’une grossesse dans le cadre de ce traitement. En fonction de la réserve ovarienne, ainsi que d’autres caractéristiques de la patiente (âge, indice de masse corporelle, réponse aux cycles précédents, et parfois même profil génétique), nous planifierons le traitement le plus approprié pour elle. En outre, au début de la stimulation ovarienne, elle nous permettra de vérifier la situation du repos ovarien, c’est-à-dire qu’il n’y a pas de kyste résiduel dans les ovaires qui pourrait interférer avec la médication.
D’autre part, le comptage des follicules antraux peut être effectué chez les femmes non stériles de moins de 40 ans, ce qui permet un conseil individualisé sur leurs options reproductives, car lorsqu’il est faible, il indique un risque accru de ménopause dans 5 ans.
Le nombre de follicules antraux comme indicateur de la réserve ovarienne
Le comptage des follicules antraux est considéré comme l’un des meilleurs tests de la réserve ovarienne, car il est non invasif et relativement simple à réaliser.
On appelle réserve ovarienne la quantité d’ovules disponibles à un moment donné dans l’ovaire d’une femme, étant variable dans le temps puisque les ovules sont produits pendant la vie fœtale et ne se régénèrent plus après la naissance, de sorte qu’ils sont progressivement consommés jusqu’à la ménopause.
Il est important de préciser que la réserve ovarienne n’est pas liée aux possibilités de grossesse naturelle, pour laquelle un seul ovule doit mûrir par mois, comme c’est le cas dans le cycle normal ; mais elle est associée aux possibilités de grossesse en FIV, puisque dans le processus de stimulation ovarienne, nous profitons de cet « excès » de recrutement que l’ovaire fait chaque mois pour faire mûrir plusieurs ovules en même temps et multiplier ainsi les possibilités de grossesse. De cette façon, la stimulation ovarienne n’endommage pas non plus la réserve ovarienne, puisqu’elle utilise les ovocytes qui, dans ce cycle, seraient destinés à être perdus par atrésie.
Enfin, comme mentionné ci-dessus, la réserve ovarienne indiquera également le risque de ménopause dans les 5 prochaines années.
Quels autres tests diagnostiques permettent d’évaluer la réserve ovarienne ?
L’hormone antimüllérienne (AMH) produite dans l’ovaire et évaluable par une prise de sang, ainsi que le nombre de follicules antraux, sont actuellement considérés comme le meilleur test pour estimer la réserve ovarienne. Ces deux tests sont quantitatifs, ils nous renseignent sur le nombre d’ovules, mais pas sur leur qualité, pour la détermination de laquelle il n’existe pas de test actuel et qui, là encore, est étroitement liée à l’âge.
D’autres tests, tels que l’hormone FSH basale dans les 5 premiers jours des menstruations, peuvent être utilisés pour évaluer la réserve ovarienne. Comme expliqué ci-dessus, la FSH stimule la maturation des follicules contenant les ovules. Lorsque l’ovaire est en état d’épuisement, la FSH augmente pour tenter de compenser, ce qui peut être démontré analytiquement même plusieurs années avant l’apparition de la ménopause. De même, une diminution du flux sanguin ovarien à l’échographie, et le raccourcissement continu des cycles, peuvent indiquer une réserve ovarienne compromise.
Dra. Esperanza de la Torre, gynécologue à Instituto Bernabeu
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